PESER
Ce soir nous dînerons de restes. Nous vivrons à l’étroit nous penserons peu
dépenserons moins encore n’ayant sou qui vaille en poche forcément cousue Nous
pèserons quelques noms très communs au coin de deux minutes éclair Économisant
les gestes il nous viendra peut-être un désir généreux mais nous l’avalerons
bien vite Les vitres dessineront de faibles embellies embrochées par la nuit
fatalement rapide Et nous consumerons nos cris à la muette afin que rien de
fort ou de miraculeux ne nous arrive par un furieux hasard
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Béatrice Libert, in Passage et permanence.
Éditions Tétras Lyre, 2009.
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