jeudi 2 mai 2019

> Le poème du jeudi (#103)



LE VISAGE
 
Regardez-moi avec toutes les terreurs de mon destin,
Les épaves rouillées qui pourrissent dans mes océans,
Et l’ovale impassible de mon visage
Qui suit vaguement les usages de la lune
Et complait inexplicablement par sa forme
Simple ornement fugace de l’os anguleux.
J’aurais dû porter un masque de terreur, dissuader
Effrayer l’espoir et la foi,
À moitié chair, à moitié champ de bataille et d’ornières.
Au contraire, je suis mer estivale, souriante
Endormie tandis que le soleil, de l’une à l’autre
De mes rives et les tueurs à forme d’étoiles s’empiffrent et jouent. 

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Eldwin Muir in Collected Poems, London and New York, Oxford University Press, 1965 (poème traduit de l’anglais par Alain Suied. Source : www.espritsnomades.net)

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