vendredi 26 avril 2013

> Yeux primitifs

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«Là où la peur ne raconte ni contes, ni poèmes, elle ne forme pas de figures de terreur et de gloire.


Un vide gris est mon nom, mon pronom.


Je connais la gamme des peurs et cette manière de commencer à chanter tout doucement dans le défilé qui reconduit vers mon inconnue que je suis, mon émigrante de moi.


J’écris contre la peur. Contre le vent et ses serres qui se loge dans mon souffle.


Et quand, au matin, tu crains de te retrouver morte (et qu’il n’ y ait plus d’images) : le silence de l’oppression, le silence d’être là simplement, voilà en quoi s’en vont les années, en quoi s’en est allée la belle allégresse animale.»





Alejandra Pizarnik, L'enfer musical. Editions Ypsilon. 2013. Traduit de l'espagnol (Argentine) par jacques Ancet.


Image : Graciela Iturbide, Chalma (source)

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