jeudi 6 décembre 2018

> Le poème du jeudi (#82)




Voici ce qui reste
de ma patrie.
La main qui cherche sans amertume logique
le corps de ces morts.

Je ne sais même plus ce que je suis
à l’instant du crépuscule
espace face au temps
éternité blessée
entre la fin et le sanglot.

Cœur en tumulte
dis-moi, mère,
avec ta bouche mouillée
si la mémoire soutient
le monde livide.

/

Ana Marques Gastão, in Les Poètes de la Méditerranée, Gallimard, 2010. Traduit du portugais par Michel Chandeigne.

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