Mais la terre...
De mes doigts, les souvenirs
Tombent dans un vide vide.
Coup de bec, la seconde me
décharne,
Voici que tout miroir m’oublie.
Je perds les piastres de mon
trésor,
Sème les lueurs de mon iris.
Mon nom tremble dans les eaux.
Gelée, les mots glissent,
Fil d’oeuf. Et moi, pleur
végétal,
Je coule puis sèche et me
pétrifie,
Enfin pierre ponce,
Enfin sans pesanteur et minéral.
Je ne suis plus qui je fus,
m’abandonne,
Dégorge dans l’éructation des
volcans.
Ma belle, je t’aurais aimée, dis-tu,
Mes artères, coraux, le disent,
Le diront peut-être, le diront
Dans cent ans, dans mille ans,
Quand rien ne restera,
Mais
la terre et la terre et la terre et la terre...
Gabrielle Wittkop, in Litanies pour une amante funèbre. Le Vampire Actif, 2017.
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