Ce texte très court paru aux éditions Allia en 2009 produit chez le lecteur une résonance bien plus longue que le temps de sa lecture.
Il s’agit du récit d’une évasion et d’un meurtre, tous deux singuliers : une femme réussit à s’extraire, par le plancher, du wagon qui la conduit vers les camps de la mort et se retrouve, blessée mais vivante, aux abords d’une forêt de Pologne au milieu de la nuit. Les quelques compagnons qui tentent l’escapade avec elle sont tués dans la chute du train et sous les tirs des soldats allemands qui les ont aperçus. Son mari fait partie de ceux-là. La femme, blessée au genou, est condamnée à rester sur place. Au petit matin les habitants du voisinage se rendent à leur travail et croisent la fugitive. Personne n’ose lui porter publiquement secours. Seul un jeune homme se tient quelque temps auprès d’elle, lui donne de la vodka et le briquet qu’elle réclame. Deux policiers finissent par rencontrer la femme (hasard ? dénonciation ?) qui réclame alors simplement d’eux qu’ils la tuent. Ils hésitent à le faire et c’est finalement le jeune homme, pourtant la seule personne ayant manifesté une certaine sollicitude envers elle, qui propose de s’en charger. Il s’agit probablement là d’un des nombreux témoignages recueillis par Zofia Nalkowska lors de sa participation à la Commission d’enquête sur les crimes nazis et durant les procès d’après guerre auxquelles elle a assisté. Pourtant, aucune mention de lieu, de nom, de date ne figure dans ce récit extrêmement dépouillé. Elle semble avoir voulu restituer l’événement dans toute sa violence et sa singularité, plutôt que de le saisir dans son contexte précis pour instruire historiquement les faits. Dans la notice biographique qui accompagne le texte, Irena Elster situe l’œuvre de Zofia Nalkowska comme une forme de troisième voie pour tenter de dire la Shoah : ni témoignage, ni littérature : une œuvre à lire comme expression de l’étonnement.
Il s’agit du récit d’une évasion et d’un meurtre, tous deux singuliers : une femme réussit à s’extraire, par le plancher, du wagon qui la conduit vers les camps de la mort et se retrouve, blessée mais vivante, aux abords d’une forêt de Pologne au milieu de la nuit. Les quelques compagnons qui tentent l’escapade avec elle sont tués dans la chute du train et sous les tirs des soldats allemands qui les ont aperçus. Son mari fait partie de ceux-là. La femme, blessée au genou, est condamnée à rester sur place. Au petit matin les habitants du voisinage se rendent à leur travail et croisent la fugitive. Personne n’ose lui porter publiquement secours. Seul un jeune homme se tient quelque temps auprès d’elle, lui donne de la vodka et le briquet qu’elle réclame. Deux policiers finissent par rencontrer la femme (hasard ? dénonciation ?) qui réclame alors simplement d’eux qu’ils la tuent. Ils hésitent à le faire et c’est finalement le jeune homme, pourtant la seule personne ayant manifesté une certaine sollicitude envers elle, qui propose de s’en charger. Il s’agit probablement là d’un des nombreux témoignages recueillis par Zofia Nalkowska lors de sa participation à la Commission d’enquête sur les crimes nazis et durant les procès d’après guerre auxquelles elle a assisté. Pourtant, aucune mention de lieu, de nom, de date ne figure dans ce récit extrêmement dépouillé. Elle semble avoir voulu restituer l’événement dans toute sa violence et sa singularité, plutôt que de le saisir dans son contexte précis pour instruire historiquement les faits. Dans la notice biographique qui accompagne le texte, Irena Elster situe l’œuvre de Zofia Nalkowska comme une forme de troisième voie pour tenter de dire la Shoah : ni témoignage, ni littérature : une œuvre à lire comme expression de l’étonnement.
Zofia Nalkowska, Près de la voie ferrée. Editions Allia, 2009
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