jeudi 11 janvier 2018

> Le poème du jeudi (#35)




Ne tourne pas la tête, un miracle est derrière
Qui guette et te voudrait de lui-même altéré :
Cette douceur pourrait outrepasser la Terre
Mais préfère être là, comme un rêve en arrêt.

Reste immobile, et sache attendre que ton cœur
Se détache de toi comme une lourde pierre.


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Jules Supervielle, in Le Forçat innocent. Gallimard, 1930.

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