jeudi 27 septembre 2018

> Le poème du jeudi (#72)




La mère dit : Je n’ai pas compris
Quand ils m’ont dit : Il vient de se marier.
J’ai poussé des youyous, dansé et chanté
Jusqu’au bout de la nuit.
Les veilleurs sont partis me laissant seule
Au milieu des paniers de lilas. J’ai demandé :
Où sont les nouveaux mariés ?
On m’a répondu : Là-haut, deux anges
Achèvent les rites de la noce. J’ai poussé des youyous,
Dansé et chanté jusqu’au bout de mes forces :
Mon amour, quand donc s’achèvera ta lune de miel ?

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Mahmoud Darwich, in Murale  (Actes Sud, 2003), repris dans Anthologie (1992-2005), Actes Sud, 2009. Traduit de l’arabe (Palestine) par Elias Sarbar.

jeudi 20 septembre 2018

> Le poème du jeudi (#71)




Il y a ce banc
à qui elle confie son sourire
pour qu’à son retour
reste la chaleur de l’inconnue.


Il faudra bien
qu’un réverbère
lui caresse la joue
quand dans ses poches
il n’y aura plus
que du pain rassis.


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Isabelle Bonat-Luciani, in Quand bien même. Carnets du dessert de lune, 2016.

jeudi 13 septembre 2018

> Le poème du jeudi (#70)



Deux poètes
S'arrachent une couverture
Nuit misérable

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Yosa Buson, in Hiver. La Délirante, 2001. Traduit du japonais par Kumiko Muraoka et Fouad El-Etr.

jeudi 6 septembre 2018

> Le poème du jeudi (#69)




Les nuages apparaissent à la mémoire d’un jour approximatif, en dehors de savoir et de ne pas savoir c’est-à-dire par le hasard de la passion ainsi. Les nuages apparaissent à la mémoire d’un jour approximatif en dehors de savoir comment et de ne pas savoir pourquoi, en dehors de savoir pourquoi et de ne pas savoir comment, c’est-à-dire hop, calme avalanche de hop, par le hasard de la passion, ainsi.

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Boris Wolowiec, in Nuages. Le Cadran ligné, 2014.