jeudi 22 novembre 2018
> Le poème du jeudi (#80)
L’amour sans trêve
Ce triangle d’eau qui a soif
cette route sans écriture
Madame, et le signe de vos mâtures
sur cette mer où je me noie
Les messages de vos cheveux
le coup de fusil de vos lèvres
cet orage qui m’enlève
dans le sillage de vos yeux
Cette ombre enfin, sur le rivage
où la vie fait trêve, et le vent,
et l’horrible piétinement
de la foule sur mon passage
Quand je lève les yeux vers vous
on dirait que le monde tremble
et les feux de l’amour ressemblent
aux caresses de votre époux.
/
Antonin Artaud, in Le Pèse-nerfs. Gallimard, 1927.
Publié par
FIOLOF
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