A l’heure où les frontières officielles préoccupent au plus haut point nos dirigeants, il était bienvenu d’en suggérer d’autres. De celles qui se dérobent aux cartes des Etats et aux espaces politico-économiques infranchissables… La Méditerranée esquisse une parole labile entre plusieurs continents, suggère un souffle commun possible à une multiplicité de langues. Un vœu pieu, se dira-t-on, si l’on regarde les yeux ouverts l’histoire ancienne et récente des pays qui bordent la « Mare Nostrum ». Des croisades médiévales aux conflits balkaniques en passant par le bourbier israélo-palestinien, la photo de famille est loin d’être aussi réjouissante. Yves Bonnefoy, dans sa préface à l’ouvrage que nous présentons ici, rappelle que si la lumière (de même étymologie grecque que le mot «évidence») est au cœur de la parole et de la pensée méditerranéennes, ses rayons se sont souvent brisés contre l’opacité du fait politique ou religieux. C’est pourtant cette hypothèse, cette rêverie, qui anime l’anthologie les Poètes de la Méditerranée, parue dans la célèbre collection Poésie/Gallimard avec le soutien de Culturesfrance en novembre 2010. Spécificité remarquable, et unique en son genre pour un volume de cette taille, l’ouvrage est multilingue. Chaque texte figure dans sa langue originale sur la page de gauche, en regard de sa traduction. Un projet ambitieux pour un résultat impressionnant : cent un poètes contemporains (célèbres pour certains, confidentiels pour d'autres) issus de vingt-quatre pays (avec cinq pages en moyenne réservées à chaque auteur, ce qui n’est pas rien pour une anthologie), presque autant de traducteurs, souvent poètes eux-mêmes, dix-sept langues, cinq alphabets… De quoi se délecter dans un voyage «xénoglossique», (pour reprendre le titre d’un poème de Valeria Zanzotto au chapitre « Italie ») de neuf cent quinze pages, au prix d’un livre de poche.
Quel fil rouge, s’il en est un, pourrait-on déceler sous une telle multiplicité de voix ? Existe-t-il seulement une note partagée dans cette «rumeur des langues» qu’ André Velter entendait frémir sur le vaste pourtour méditerranéen ? De la Grèce, horizon matriciel de la mer d’Ulysse, aux pays slaves du sud en passant par le Moyen-Orient, que peut-on espérer percevoir d’autre, en matière de poésie, qu’une immense et légitime polyphonie ? On saura gré à Eglal Errera, l’éditrice de cette anthologie, de n’avoir pas forcé le trait ni tenté un arbitraire coup de force. Car si la Méditerranée pose ici un cadre, voire constitue un pari, elle ne constitue en rien une figure thématique imposée. Il est laissé au lecteur le soin d’être attentif aux possibles effets d’écho, de halo, de percevoir d’éventuelles correspondances d’un poète à l’autre.
Mais que ce soit dans l’exil, le clin d’œil, la nostalgie de l’enfance, l’évocation du désir, le regard porté sur la mort ou la guerre, on n’échappe pas pour autant tout à fait à un certain horizon culturel et sensible et c’est souvent à travers lui que les différences trouvent à s’exprimer. Un certain nombre d’ingrédients attendus sont au rendez-vous. L’olivier, qui pour le poète israélien Ronny Someck évoque d’abord, sur sa terre, ces arbres «plantés comme des cartes de visite que Noé avait éparpillés après le déluge» borde fréquemment le chemin. Qu’il apparaisse en terre hostile ou généreuse, qu’il soit symbolique ou factuel, prometteur ou dévoyé, il surgit régulièrement dans le paysage poétique méditerranéen.
Le lecteur glanera encore souvent raisin, myrte, treilles, vin, cailles, quinquinas, grenadiers, dattiers, mimosas ou quelques plus rares espèces, auxquelles la langue française avait rarement fait place en poésie, tels que le fenugrec, le nerprun et le chènevis…
La liste serait longue et ces éléments concourent parfois à faire circuler des images topiques, que certains lecteurs retrouveront avec plaisir et dont d’autres regretteront peut-être le caractère un rien convenu.
Ici Salah Stétié :
« Pays du nord parmi la figue et le raisin, je me souviendrai longuement de tes maisons de pierre froide, avec leur dos de treilles, - comme un troupeau engourdi par le vent. »
Ou là, Issa Makhlouf :
« tendre est la clémente brise touchant le front dans l’été lointain des îles »
C’est aussi, bien souvent, une forte sensualité qui imprègne ces poèmes. La terre relance partout le désir et la poésie contemporaine de langue arabe n’est pas la dernière à se prêter au jeu. Elle est souvent gorgée du vin ancien des Mille et Une nuits et forte d’une attention particulière au registre de l’Eros. Si chez Mohammed al-Sghaier Ouled Ahmed (Tunisie), l’amour fait ressusciter les amants, le poète égyptien Abdelmonem Ramadan lance un appel iconoclaste à l’amour du corps dans son «Préambule aux instincts». Il invite à retrouver le sens premier de la chair, à découvrir la hâte, à venir voir avec lui «Caligula et la Dernière tentation du Christ»…
«Ainsi surpris par la fin du monde / Tu pourras aimer ton corps oisif / Et non pas ce corps transparent»
La sensualité cède aussi parfois la place à un désir piqué au vif par la hargne, comme dans «L’homme et son chien», ce poème plein d’humour de Moncef Louhaïbi où un homme à l’affût de sa voisine sort promener son chien et prend peu à peu, à force de désir incontrôlé, la place de l’animal…
« Je me tordais, me cambrais / Les veines saillantes, la langue pendante / Je m’écroulai. / Je lui aboyais au museau gisant par terre : / laisse-moi, fils de chien ! Laisse-moi ! / Mais le chien – fils de chien ! – me tirait / Blessé, le visage sanglant, / Par les chemins caillouteux »
Mais que l’on ne s’y trompe pas, cette anthologie est bien éloignée d’un florilège de déclarations d’amour pontifiantes à la terre et à la vie. Elle est plus souvent marquée, dans son chant même, par une sombre mélancolie qui reprend à son compte le désarroi social, politique et historique partagé par de nombreux pays de cet espace géographique.
On pense par exemple au poète syrien Nazih Abou Afach et aux premiers vers de «Ô temps étroit…Ô vaste terre » :
«Ruines et clôtures / mouchoirs et civières : / tel est mon cœur / Mulets accablés, arbres dénudés / enfants usés, fleurs étilolées / amas de crânes, livres, plumes d’oiseaux : / tel est mon cœur»
On pense encore au Pirée démythifié de Yorgos Markopoulos, qui, loin de l’âge d’or de l’essor athénien, apparaît comme le lieu moderne et oublié de toutes les misères sociales.
«Salut Pirée, toi et ta crasse, ton huile, tes wagons, / et les barbeaux durs comme l’acier dans tes beuglants. / Les lanternes pisseuses des bars / au plafond de ton ciel nous éclairent la nuit / des mollets de coq arpentent la rue boueuse, / des fesses d’hommes desséchées / comme le cul d’un chien mal nourri»
Loin des Perses et des guerres Attiques, le port d’Athènes est ici celui de la pauvreté, des putes, des camés, des hippies de Petràlona qui rôdent dans le périmètre des entrepôts de raisin sec, des caisses de poissons et de farine.
La faim occupe aussi une place non négligeable dans ce panorama. On en trouve trace dans plus d’un poème, comme par exemple dans cette invocation du poète libyen Mohammed al-Faytouri, l’une des voix les plus forte de ce recueil :
«demain le cortège de la faim passera par notre rue / verdissez les années de la disette / tombez ô pluie / noyez les champs de blé et de riz / noyez le fleuve /essuyez de votre main de cendre la tristesse des arbres»
Ou encore, du côté de l’Egypte, en arrière plan de ce poème d’ Abderrahman al-Abnoudi qui laisse libre cours à la parole posthume d’un épouvantail impuissant devant le saccage du champ qui lui a été confié
«Tu m’avais malheureux confié la garde de ton champ / Sur mes épaules passaient corbeaux et chouettes / Me survolaient plumes et cris, / Pissaient sur mes épaules / Mais tu n’entendais pas mes cris / Muette est la voix du bois / Bras tendus je suis vermoulu / Tarbouche sur la tête /Alors que tu comptais sur moi malheureux / Mort sous la mort / Ah si tu voyais ce que mes yeux regardent / La preuve ce corbeau qui plane / Lui et moi passons la nuit dans les courges»
Et c’est encore un poète égyptien, Mohammed Afifi Matar, qui déclame :
« Nous sommes affamés, ô lune des épis…Pousse le moulin muet / Pour qu’il nous offre, ne serait-ce qu’une poignée de sa semoule, / Mélangée au fernugrec. »
Parfois la parole semble se dégager d’un contexte particulier pour reprendre à son compte les grandes interrogations métaphysiques qui alimentent toute parole poétique, au premier rend desquels figurent la mort. Quelques visions fulgurantes traversent alors le paysage, tel ce vers de Ounsi al-Haje (Liban) :
«Nous enterrons la chair sans la venger»
...ou ces deux fragments de Issa Makhlouf :
« On tue pour manger. On chasse l’oiseau dans son ciel et le poisson dans ses mers. / L’animal, on l’égorge et on déracine l’herbe. / Quelqu’un, dans l’ombre, nous tue et nous mange »
« Sous nos yeux, le noyé appelle au secours. / Et nous, derrière la vitre, / nous lui faisons signe de la main et lui sourions »
La violence politique fait aussi chair avec cette poésie. Elle l’innerve souvent, de manière diffuse ou explicite. Et comment pourrait-il en être autrement ? La poète croate Vesna Parun, dans son poème «Dix-huit novembre 2008», évoque «La colonne des vivants [qui] / telle un troupeau d’ombres / erre sur le champ de bataille/ des souvenirs»
Violence inscrite dans la mémoire, et que le poète palestinien Taha Mohammed Ali laisse surgir dans son poème «Quarante ans après la destruction d’un village», un souvenir au bout duquel le futur semble rétroactivement tout aussi sombre que le passé :
« Le passé sommeille à côté de moi / Comme le tintement / Près (auprès ?) de sa grand-mère la cloche. / L’amertume me poursuit / Comme les poussins poursuivent / Leur mère la poule. / Et l’horizon…/ Cette paupière fermée / Sur le sable et le sang, / Que t’a-t-il laissé ? / Et quelle promesse t’a-t-il faite ? »
L’Algérien Habib Tengour rappelle à lui « ses frères massacrés », et Mohammed al-Faytouri dans «Il est mort demain», se fait l’écho des victimes de l’Etat policier libyen à travers l’expression d’une douleur intime où le chant se mêle à un prosaïsme affectif :
«ô mon fils / en quel lieu les soldats ont-ils emmené ton visage ? / pourquoi m’ont-ils privé de l’odeur de ta chemise ?»
Etonnante résonance avec l’actualité, on constatera que l’un des poèmes les plus virulents sur ce chapitre, et le plus révolté, nous vient du poète égyptien Mohammed Afifi Matar. Il faut lire son magnifique «Tatouage du fleuve sur la géographie du corps» :
« […]Entre nous le fleuve de la maternité /le sevrage, entre nous la terre des humiliés, le temps des monarchies, les mamelouks du sang/ unifié, le pain de cuivre/et l’histoire des prisons/Et moi ! Ah de la haine – je lance un pont pour qu’ils me tuent / pour que le fleuve de sang rejette les poissons de tous ces meurtres / je me retiens j’attaque / lance un pont pour qu’ils me tuent / afin de laver mon visage / et apprendre la violence de la nage dans le fleuve de mon sang […]»
Mais dans la foisonnante richesse et la diversité de cette anthologie, chacun découvrira ou reconnaîtra les siens. Les styles, les formes et les tons sont variés : poèmes versifiés, poèmes en prose, paroles tendues comme un arc, longues séquences lyriques, poèmes qui jouent avec le conte et la narration, souvenirs réalistes, visions hallucinées…
Certains poètes inscrivent volontairement leur voix dans une histoire, pour l’interroger, en mesurer le poids ou s’en émanciper. C’est le cas du poète turc Hilmi Yavuz, dans ses poèmes « Héritage de l’orient » ou «les Exils de l’orient », ou du poète israélien Nathan Zach, dans «Continent perdu» ou «Au bord des mers».
On pourra au contraire se laisser surprendre par la poésie intimiste et décalée du poète israélien Ronny Someck. Voici, pour y goûter, les derniers vers de «la Vengeance de l’enfant bègue » :
«La maîtresse, posant la main sur mon épaule, racontait que Moïse / bégayait aussi et pourtant il avait atteint le mont Sinaï / Ma montagne à moi, c’était une fillette assise / à mes côtés dans la classe, mais je n’avais pas de braise dans le buisson ardent/ de la bouche /pour attiser, devant elle, / les paroles consumées d’amour»
...et les premiers de «Blues du troisième baiser » :
« Elle était presque la première et j’ai voulu l’appeler Eve. / Elle m’appelait Peugeot car j’étais son 306ème».
On pourra, du côté du Portugal, s’arrêter sur la voix d’ Anna Marques Gastaõ, attachée à dire un deuil dépouillé :
« Une main pleine d’abeilles / S’est libérée des cadavres./ La mort avant l'être - / J’invente le jour d’avant / D’après, celui-ci, / il reste condamné. - / Lumière invisible froide / Creusant mon abîme /Face à ton dénouement aride »
Au confluent des trois grands monothéismes et de leurs nombreuses variantes l’espace méditerranéen offre aussi une variété de postures des poètes modernes. De la foi fervente à l’agnosticisme le plus amer toutes les voix sont présentes. Chez tel poète les minarets recueillent les pleurs chez tel autre l’espace de la foi circonscrit une pureté perdue. Si le poète monténégrin Slobodan Jovalekic assimile Dieu à un singe descendu de l’arbre pour nous faire un monde, Mohammmed al-Sghaier Ouled Ahmed « embrasse la terre sans nommer Dieu »…
Ce voyage parmi les voix de la poésie méditerranéenne se fractionne parfois en de nombreux autres voyages. L’exil est à la source de bien des poèmes, inquiète et nourrit de nombreuses écritures. Parfois, c’est la nostalgie du pays de l’autre qui devient aussi un moteur poétique. James Sacré évoque Sidi Slimane, Lorand Gaspar Sidi-Bou-Saïd, Bernard Noël, entre deux « Nulle part », revient sur Naples, Pompéi et Linaria. Salah Stétié se souvient des chênes-lièges et des plantes arides du jardin d’Essai d’Alger, Ronny Sommeck de la citadelle albanaise de Kruja ; le tunisien Moncef Louhaïbi rend hommage à Yannis Ritsos ; Tahar Bekri chante Lisbonne ou Burgos…
Enfin, difficile de ne pas dire un mot de cette présence des langues originales des poètes qui accompagnent notre lecture de bout en bout de l’ouvrage. Quelques soit le degré de familiarité que l’on puisse avoir avec l’une ou plusieurs de ces langues, elles infléchissent toutes notre perception du poème. On prend peu à peu l’habitude de reprendre le texte original, de s’essayer à le dire quand c’est possible, de déceler une musique dans celles des langues que l’on peut prononcer dans leur alphabet, d’apprécier le graphisme d’un vers, d’entrevoir la forme d’une mise en page, et finalement de ressentir une certaine amertume de ne pas pouvoir se glisser dans des langues aussi belles que l’arabe, le turc ou l’hébreu.
Le statut littéraire et historique de ces langues fait aussi question pour les poètes eux-mêmes. Des langues dites mineures, qui ont encore eu peu d’écho dans le champ officiel de l’histoire littéraire, trouvent ici à affirmer leur force et nous surprennent, comme dans la poésie du macédonien Vlasa Urosevic où s’enchaînent des visions psychédéliques et apocalyptiques. D’autres langues jouent au contraire leur va-tout en se confrontant à des traditions séculaires… Comment écrire dans la langue de la bible sans se sentir d’emblée écrasé par la tradition d’une forme fixe. Comment faire entendre une voix poétique, singulière, nouvelle, dans la langue du Coran, livre sacré et poème lui-même… Autant d’héritages et de configurations historiques qui ne sont pas anodines et invitent chaque poète à trouver sa posture, son grain, sa voix.
***
Qu’en est-il au bout de ce voyage, du fond de lumière évoqué par Bonnefoy dans sa préface, de ce rêve d’un espace poétique commun dans le halo de «la mer blanche du milieu», selon cette belle périphrase par laquelle les Arabes désignaient autrefois la Méditerranée ? Aucune réponse, sans doute, ne pourra faire fi des «ombres du passé et du présent». Il n’en reste pas moins que l’éditrice souligne en préambule un fait intéressant : l’enthousisame sans réserve avec lequel chacun de ces cent un poètes a adhéré à ce projet d’envergure dans le cadre duquel on aurait pu fort bien, à plus d’un endroit, marcher sur des œufs :
« Aucune réserve, jamais, de la part des poètes que nous avons sollicités à cohabiter avec l’ennemi d’hier ou d’aujourd’hui. Pas de réticence politique ou idéologique de la part des Palestiniens, Israéliens, Grecs et Turcs de l’île de Chypre, Croates, Serbes, musulmans et chrétiens des Balkans, aucune exigence d’exclusivité au nom d’une quelconque prérogative linguistique chez les poètes de langue arabe à l’égard de leurs compatriotes francophones – le plus souvent leurs aînés résidant en France. Tous ont eu pour seul souci la qualité de leur vosinage littéraire, rejoignant ainsi le premier critère de nos choix : la hauteur de l’écriture qu’accompagne invariablement la radicalité de l’engagement en poésie. »
De quoi se dire, peut-être, qu’il est des projets plus fédérateurs que d’autres. Poésie ne fait pas politique, mais cette «reprise de l’être» (Bonnefoy), à laquelle invite la première, entrouvre parfois des espaces qu’il faudrait raviver plus souvent. Et si une mauvaise question n’appelle jamais qu’une mauvaise réponse autant se contenter d’y répondre par une bonne question, comme le fait Mohammed al-Sghaier Ouled Ahmed dans son poème «Aux frères indicateurs» :
«Un enfant m’interrogera sur les frontières du pays / Je l’interrogerai sur les confins de la langue»
On notera enfin que les hasards de l’édition font parfois bien les choses. Il est étonnant que la parution de ce recueil, qui fait une si large place à la poésie du monde arabe et à travers elle à des voix qui dénoncent le potentat des «mamelouks» et des monarques sur la «terre des indigents», ait précédé de quelques mois la flambée révolutionnaire actuelle. Nos « réalpoliticiens », dont les pronostics aussi bien que les calculs d’épicier ont été pris de cours par les événements survenus en Tunisie et en Egypte, devraient dorénavant inscrire à leurs agendas un salutaire créneau de lecture : une heure de poésie par jour.
Les Poètes de la Méditérranée, Anthologie. Editions Gallimard/Culturesfrance - Préface d'Yves Bonnefoy,Edition d'Eglal Errera
Images : 1) Méditerranée (source) / 3) Champ d'oliviers (source) / 4) Mohammed Afifi Matar (source) / 5) Mosaïque Ulysse à Carthage (source) / 6) Manifestation contre Moubarak (source)
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