1976 fut une année éprouvante.
On déplora la disparition de Raymond
Queneau, d'André Malraux, de Pierre Jean Jouve et la parution des premiers
tomes du journal de Renaud Camus. Une sécheresse historique s'abattait sur
l'Hexagone et la dernière librairie de Bobigny fermait ses portes.
Aline Charron et
Guillaume Chapellas n'ont rien pu faire pour remédier à la plupart de ces événements.
Ils viennent par contre d'ouvrir un lieu où l'on peut enfin, si le cœur nous en
dit, acheter 8000 livres d'un coup, au 23 Boulevard Lénine, en territoire
balbynien. Comme ils n'ont pas peur d'appeler un chat un chat, ça s'appelle A la librairie. Après tout, à Bobigny, le Tribunal de grande instance s'appelle bien
le Tribunal de grande instance...
La bien nommée est indépendante, spacieuse,
tout en bois et déjà pleine de bonnes pages.
Qui plus est, les proprios sont sympas, ce qui ne gâte rien. C'est juste
entre la MC93 et chez moi, autant dire, tout le monde en conviendra,
extrêmement pratique.
Cet été, pendant que
d'autres libraires relisaient leurs invendus préférés, feuilletaient les
épreuves de la rentrée littéraire, rédigeaient des cinquièmes de couverture en
sirotant des gin fizz ou descendaient les Gorges du Tarn en kayak pour tester
la nouvelle édition waterproof des Mémoires d'outre-tombe, Aline et Guillaume
faisaient de la décoration d'intérieur, déballaient des cartons, installaient
des logiciels, et commençaient à vendre des livres dans
une ville où il n'était plus possible d'en acheter depuis trente-six ans.
Alors c'est sûr, ça se
fête.
On se rendra donc en
nombre A la Librairie, le lundi 10
septembre, à partir de 18 h. Il y aura de la musique, du vin blanc, des livres, et, ne
boudons pas notre plaisir, Marie Desplechin en marraine des lieux.
On peut même venir de
Paris. Bobigny - je sais, c'est décevant - n'est jamais qu'au bout de la ligne
5 !
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