ATTENTION
Tu aurais pu rester
Pendant toute ma vie,
Mais tu n’as pas fait attention
Pendant toute ma vie,
Mais tu n’as pas fait attention
À la circulation de ton sang,
Aux bronchioles, chemins sans issue,
À leur réseau arborescent,
A ton cœur qui s’est lassé,
De frapper à la porte,
Aux canaux qu’il faut toujours irriguer,
Aux bronchioles, chemins sans issue,
À leur réseau arborescent,
A ton cœur qui s’est lassé,
De frapper à la porte,
Aux canaux qu’il faut toujours irriguer,
Aux pensées surexposées
Qui sont les mélanomes du désir de vivre,
Qui sont les mélanomes du désir de vivre,
À ton âme trop aiguisée pour s’ébrécher
Encore sur des paupières et sur un corps,
Encore sur des paupières et sur un corps,
À ton ombre qui restait en arrière,
Coincée entre les pierres, clouée par le soleil,
À ton œil qui s’ouvrait trop grand
Pour ne pas savoir qu’il lui faudrait
Se fermer.
Pour ne pas savoir qu’il lui faudrait
Se fermer.
Non tu n’as pas fait attention.
La prochaine fois peut-être.
La prochaine fois peut-être.
Emmanuel Merle, Un homme à la mer, Gallimard, 2007.
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