jeudi 31 mai 2018

> Le poème du jeudi (#55)




Au début l’encombrement d’une vache morte est phénoménal. Mais très vite on peut en ajouter une, en ajouter une, en ajouter une.
Nous sommes devenus à notre tour comme de toutes petites vaches assoiffées. Je sais très bien que la pluie est là, qu’elle est ici dans nos cœurs, nos cœurs qui n’ont rien laissé filtrer.
Les vaches aimaient la pluie. Elles auraient pu facilement aimer autre chose comme nous : l’esprit, la méthode, la puissance. Mais c’est l’eau du ciel finalement qu’elles aimaient.

/

Frédéric Boyer, in Vaches. P.O.L. 2008.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire