jeudi 25 octobre 2018

> Le poème du jeudi (#76)




Cimetière juif


Forêt de pierres, sans tombes remarquables, rien pour s’agenouiller,
et pour fleurs, rien. Une pierre est là si étroite, comme
se jetant au cou des autres, aucune sans penser aux autres,
et accordant aux vivants l’espace d’une fente pour passer,
sans deuil Qui atteint la sortie n’a pas la mort, mais le jour au cœur.



Ingeborg Bachmann, Toute personne qui tombe a des ailes (Poèmes 1942-1967). Poésie/Gallimard, 2015.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire