Lionel-Edouard Martin, loin des spots de la grande édition, bâtit tranquillement une œuvre exigeante, trempée dans une écriture d’une richesse peu inquiète de l’air du temps. Une écriture qui se déploie sans tricher jusqu’au bout d’elle-même et de tout ce qu’elle entreprend de passer par le fil des mots, du plus grave au plus futile. Quelques regards attentifs n’hésitent pas à reconnaître en lui un écrivain contemporain majeur. Nous avions parlé ici de son précédent roman, la Vieille au buisson de roses. C’est aujourd’hui sur le versant de la poésie qu’on le retrouve, avec la parution d’un ouvrage remarquable à bien des égards. Breughel en mes domaines , porte le sous-titre de petites proses sur fond de lieux. Cette série de tableaux, de moments, réservent au lecteur, sous leurs faux airs de petites touches légères, un voyage en apnée dans le bruissement de langue tout en l’invitant à méditer sur la consistance de ce qui nous entoure.
Un grand merci à Lionel-Edouard Martin, qui a bien voulu répondre à mes questions.
Fiolof
Le titre de votre dernier ouvrage, Brueghel en mes domaines, fait écho à l’une des proses de votre recueil. Mais au-delà de ce lien, quelle relation la figure de Breughel entretient-elle ici avec votre univers poétique ?
L.-E. M.
Je parle fréquemment de peinture, dans Brueghel en mes domaines, de Brueghel bien sûr mais aussi de Chagall, au fil de ce que m’évoque le réel perçu et mis en mots. Mais si j’ai choisi ce titre, ce n’est pas par hasard, en effet – aussi bien, choisit-on jamais un titre au hasard ? un titre est le condensé d’un livre, il en oriente la lecture, il l’ouvre à une perspective particulière. Pourquoi donc Brueghel plutôt qu’un autre peintre parcourt-il mes domaines? Me fascine, chez lui, un art du détail qui n’est pas que figuratif mais narratif ; qui s’appuie sur une stricte représentation du réel (monde de la terre, « les travaux et les jours ») pour évoquer, au-delà, une ou des histoire(s) passée(s) ou à venir ; où l’intellect est autant concerné que l’œil ; où la culture populaire est, comme chez Rabelais, constamment convoquée ; où le mot se voit pris au pied de la lettre (c’est un des vieux ressorts du comique médiéval). De ces caractéristiques, les Proverbes flamands me paraissent le meilleur exemple : minutie du détail dans son abondance fabuleuse, narration sous-tendant chacune des petites scènes qui composent le tableau, proverbes peints comme ils se disent au sens premier – dans une dynamique de la parole, donc, et de l’image –, l’ensemble orchestré par le choix des couleurs en un tout cohérent. Dans le domaine qui est le mien, non plus peinture, donc, mais poésie, ma démarche n’est pas si différente. J’y reviendrai plus longuement dans la suite de notre entretien, puisque j’ai le loisir d’y répondre par écrit, et que je connais la teneur de vos questions au moment où je réponds à la première.
Fiolof
Vos «petites proses» sont regroupées par lieux et par dates. Vous êtes-vous livré ici à une collecte de textes écrits au fil des ans ? Ces textes ont-ils été au contraire écrits plus récemment et plus conjointement dans un exercice de ressouvenir ? Est-ce encore autre chose ?
L.-E. Martin
À l’origine, le projet du livre développait un journal poétique, rédigé au jour le jour, et à l’aube (le titre initial, d’ailleurs, en était : Petites proses de l’aube) concentré sur quelque six mois, d’août 2010 à janvier 2011. En réalité, dans la réalisation finale, cela ne concerne plus que les deux avant-dernières séries de textes, écrites en Poitou et en Martinique, mes deux principaux lieux de résidence. Cela terminé, il m’a semblé que ces proses s’enchaînaient dans un sens qui faisait écho à des inédits qui constituaient comme un amont de ce journal, du fait d’une continuité thématique et stylistique assez perceptible, à mon sens, pour que je puisse tenter de les agréger, après quelques aménagements, à ce nouvel ensemble, et en renforcer la matière. Il se trouve que j’avais aussi en réserve – je ne parle pas de fonds de tiroir… – l’embryon d’un texte théorique, intitulé Art prosaïque, dont j’ai eu l’idée d’extraire quelques passages, de manière à conclure Brueghel en mes domaines en donnant quelques-unes des clés qui fondent ma poétique. Le livre – je dis bien livre, plutôt que recueil – relève ainsi d’un assemblage, un peu comme le maître de chais assemble des cépages pour obtenir un certain type de vin, qu’on pourrait définir comme un cru du ressouvenir, en effet, de l’observation et de la théorie littéraire.
Fiolof
«Poète, à mesure que tu avances en âge et en parole, de la retenue : ton écriture s’étrécit, contient dans des aires plus restreintes les images et les échos».
Cet étrécissement que vous semblez appeler de vos vœux n’est pas, à mon sens, ce qui caractérise le plus votre écriture poétique. Celle-ci m’apparaît au contraire dense, fouillée, précise et j’irai jusqu’à dire surveillée dans le traitement de la langue. Elle tire plutôt sa force, à mes yeux, des développements qu’elle fait surgir, des étirements qu’elle opère, de l’amplitude de sens qu’elle impose à ce qui aurait pu passer inaperçu. Où se situe pour vous la retenue, l’étrécissement, les aires plus restreintes ?
L.-E. Martin
Votre analyse peut paraître fondée, et je mesure bien ce qui, à la lecture de Brueghel, pourrait passer pour un paradoxe : je ne suis, c’est une évidence, un poète ni du dépouillement, ni du blanc. Où donc se situe cette retenue que vous relevez ? C’est cela qu’il me faut préciser, au risque de sembler me contredire.
Il en va de deux choses au moins : d’une part, à tort ou à raison, je m’efforce de contrôler scrupuleusement mon écriture – sans toutefois être dupe (je dis bien « je m’efforce de ») des limites de ce contrôle, et bien convaincu que le seul maître à bord demeure un inconscient dont il serait vain de penser avoir la maîtrise. Ce contrôle, qui se veut minutieux, s’exerce sur un style de facture plutôt classique travaillant le choix des mots, les rythmes, les sonorités, dans un apparent souci de brider l’écriture ; mais souci apparent, car je crois au contraire à la fécondité de cet étrécissement des possibles scripturaux, toute contrainte formelle – car il s’agit bien de contraintes – constituant un extraordinaire aiguillon pour l’imaginaire.
D’autre part, mon naturel me porterait aisément vers une luxuriance d’images dont j’essaie, ici encore, de juguler le flux, pensant que la poésie s’accomplit autant, voire plus, dans l’idée que dans les motifs dont elle pourrait s’orner. C’est là que se situent les aires plus restreintes que vous citez : dans une volonté de contenir une imagerie poétique par un travail de domestication, comme on fait des arbres fruitiers pour en maîtriser le rendement et favoriser la qualité de leurs fruits.
Fiolof
Dans Brueghel en mes domaines, on peut percevoir comme une sorte de fossé, voire de concurrence, entre le monde et le langage. Vos proses s’emparent d’un détail, d’un instant, d’un objet et s’efforcent de les donner à voir. Il y a une volonté d’abord de dévoilement qui se nourrit d’une attention extrême au monde. Pourtant, les mots se prennent à leur propre jeu, déploient leur force, et finissent par régir totalement ce qu’ils faisaient d’abord l’effort de servir. «L’oreille, paysagiste, dites-vous, ajuste le visible en fonction de ses lois, qui sont d’ordre phonétique». N’y a-t-il pas là un abîme infranchissable entre le monde et la poésie ? L’idée que la poésie est dans l’impossibilité de dire la présence au monde et ne peut que l’inventer ? Quelque chose comme une poésie de l’anti-haïku ?
L.-E. Martin
Je ne comprends rien à la poétique du haïku – faute, sans doute, de parler les langues qu’elle emploie et d’être pénétré de la culture qui la sous-tend. Vous abordez, dans votre question, une problématique qui me paraît caractériser certains aspects de la poésie contemporaine, voire du roman d’aujourd’hui : je veux parler de la dynamique des mots et des choses, aussi vieille que la philosophie, et qui fonde un cratylisme un peu rêvé, parfaitement irraisonné sans doute, que cependant Saussure et son « arbitraire du signe » ne sont jamais parvenus à extirper du ressenti des hommes. Dans un de mes livres précédents, Litanies des bulles, cette dynamique – il ne s’agit pas, comme on pourrait croire, d’un procédé –, cette dynamique, donc, est constamment mise à profit : la chose évoquée suscite le mot qui, par ses qualités propres (étymologie, graphie, sonorités…) suscite d’autres mots, c’est-à-dire de nouvelles choses, dans un mouvement créatif où réel et langage s’entrecroisent et se confondent, œuvrant à une matière poétique qui ne relève pas d’une rhétorique de l’allitération ou de l’harmonie imitative, mais de la dialectique d’un double étant, celui du réel et celui du langage, dont le poème, vaille que vaille, tente de réaliser la synthèse.
Fiolof
Votre poésie interroge sans cesse l’écriture dans laquelle elle surgit. Très souvent vous semblez sonder le langage poétique au moment même où vous en faites usage. Il y a fréquemment un décrochage qui va de l’interrogation du monde à l’interrogation des mots : de leur pouvoir, de leurs limites, de leur aptitude à faire sens, à faire goût, à faire revivre nos morts… La poésie est-elle toujours à vos yeux, «une question posée à la poésie» ?
L.-E. Martin
Je crois qu’il y a, de nos jours, quelque naïveté, à moins qu’il ne s’agisse de spontanéité, à vouloir écrire de la poésie sans en théoriser la pratique et le pourquoi – et si « théoriser » semble un grand mot, je consens à le restreindre à «réfléchir à». Cela n’a certes rien d’original, ni ne relève d’ailleurs d’un questionnement purement contemporain : le pourquoi de la poésie, vous en trouvez déjà des traces chez les satiriques latins, chez Horace, chez Perse, il traverse toute l’histoire littéraire – voyez les romantiques allemands ! – avant de nous parvenir avec un surcroît de vigueur, sous forme de réflexivité. Est-ce étonnant ? Dès lors qu’il y a poésie, dès lors que la poésie n’est rien d’ordinaire, mais qu’elle est rare, dès lors qu’elle se manifeste : comment pourrais-je, au moment où elle surgit, et dans la surprise de son surgissement, ne pas m’interroger sur ce qu’elle est et/ou sur son origine ?
Fiolof
Vos lieux semblent parfois relever de choix aléatoires. Vous pouvez vous pencher d’une manière tout aussi inspirée sur une brouette surgie de votre enfance que sur la mer des Caraïbes, le désert marocain, ou le contenu d’une poubelle avant l’ébouage. Toute chose est-elle pour vous également digne d’entrer en poésie ?
L.-E. Martin
La chose est ce qu’elle est : une chose, doublée d’un nom, et je crois à une démocratie des choses, toutes se valant, relevant d’une égale dignité dans les deux ordres du réel et du langage, dès lors qu’elles sollicitent l’imaginaire par leurs qualités propres. Une brouette, oui, parce qu’il s’agit d’un fort objet dans sa belle, antique, rusticité qui s’enracine par ce « brou » lourdement terrien, matériel, nutritif – pensez au « brouet » –, animal – pensez à « s’ébrouer », dont la plénitude sémantique est telle qu’elle fait écho jusqu’à sa « roue ». Il en va de même pour les lieux : certains sont plus que d’autres susceptibles de parole, qui ne sont pas les plus bavards, en apparence, mais qui se révèlent imprégnés d’une parole potentielle : le désert marocain, par exemple, celui des alentours de Ouarzazate et de Zagora où j’ai un peu erré, à une époque – j’ai vécu onze ans au Maroc – et qui, dans sa configuration de sable et de pierre, a convoqué les odes des poètes antéislamiques (je cite d’ailleurs Imrou ‘l Qaïs), et donc une langue, l’arabe, que j’ai aussi beaucoup pratiquée (je pourrais aussi développer mon rapport aux langues étrangères, mais c’est encore une autre histoire).
Fiolof
Vous aimez, dans vos proses, accueillir d’autres poètes, les évoquer, les citer, les nommer. Vous faites aussi un usage généreux de l’exergue pour les mettre en avant. En quoi cette présence (qui aurait pu rester cachée) vous est-elle nécessaire ?
L.-E. Martin
Parce que je «parle avec», et qu’accessoirement, je ne voudrais pas être taxé de plagiat – c’est, semble-t-il, «un vice à la mode»… Parce que la parole littéraire n’est pas rupture avec autrui, mais qu’elle prolonge, revisite, ranime, une parole antérieure. On n’est jamais purement original, on n’invente guère – «Tout est dit et l'on vient trop tard depuis sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent». Les classiques, au sens large, dont je me revendique, l’avaient compris, qui travaillaient un héritage, qui se l’appropriaient, qui le revivifiaient en y ajoutant du leur : il suffit, pour s’en convaincre, de (re)lire les préfaces des tragédies de Racine ou du théâtre de Corneille. «Écrire avec», ce n’est rien d’autre, c’est puiser son «inspiration» (permettez-moi d’insister sur les guillemets : je ne crois guère à l’inspiration) chez ses prédécesseurs et le revendiquer – d’où les citations mises en exergue, d’où les noms, qui créent aussi (ainsi ?) un univers d’affinités potentiellement secrètes, mais que je préfère exposer au grand jour : il en va d’un hommage à des poètes parfois peu connus ou méconnus, qu’il me semble de mon devoir d’auteur de magnifier, parce qu’ils m’ont fait devenir celui que modestement je suis. Il en va d’un acte de reconnaissance, et d’une façon de tracer cette route qui ouvre Brueghel et qui le referme, cet itinéraire jalonné de lieux, de dates et de poètes. On parle aujourd’hui beaucoup de «devoir de mémoire» : j’estime avoir un devoir de mémoire envers ceux qui m’ont guidé – ainsi, toute proportions gardées, va Dante sous la conduite de Virgile…
Fiolof
On trouve aussi, dans plusieurs de vos proses, une tentative d’ontogenèse de l’écriture poétique tournée vers le corps de la mère. Je n’ai pas pu m’empêcher de repenser, en vous lisant, à ce texte magnifique de Claude-Louis Combet : le Livre du fils. Cette dimension vous semble-t-elle centrale ?
L.-E. Martin
Je ne sais ce qui nous pousse à écrire : la question a été suffisamment posée, ressassée, pour qu’il ne faille plus qu’on s’y attarde, les réponses se révélant toujours trop personnelles pour qu’on puisse les fédérer en concept général. Pas de général, conséquemment pas de loi. J’observe cependant que chez nombre de poètes – Baudelaire, Rimbaud, Fargue… –, la parole poétique paraît s’ancrer, s’enraciner, dans un rapport à l’absence du père et à la présence de la mère : peut-être est-ce la base, l’origine, d’une relation particulière au monde, faite d’une sensibilité particulière – mélancolique, dans certains cas. Permettez-moi de ne pas évoquer plus avant mon propre rapport à mes père et mère : mais aussi bien, la réponse à votre question est apportée dans la dernière partie de Brueghel…
Fiolof
L’attention que vous prêtez à la langue, le poids que vous accordez aux mots, se ressent aussi dans les autres genres que vous pratiquez (récit, roman). Où se joue pour vous le passage à la poésie ? Comment s’opère dans votre envie d’écrire, le glissement d’une forme d’écriture à l’autre ?
L.-E. Martin
Je ne fais guère de différence entre mes poèmes et mes autres écrits : pour moi, tout, dans mon écriture et quel que soit ce tout, relève de poésie – Cocteau parlait de «poésie de roman», de «poésie de théâtre», de «poésie de cinéma», etc., et je le suis pleinement dans ce concept d’une poésie fondatrice de tous modes d’expression. À mes yeux, la différence entre les genres relève principalement de leur longueur : je parlerais volontiers d’écriture courte et d’écriture longue – même si un texte tel que Brueghel, j’y reviens, ne se veut pas recueil (c’est-à-dire succession de textes courts), mais livre, au sens où les proses s’y enchaînent pour constituer un tout organique, et ce malgré la discontinuité de l’ensemble, puisque chaque texte forme une unité dissociable. Le récit, ou le roman – je ne sais trop comment qualifier mon écriture narrative – participe d’un autre mouvement, qui, à l’instant de la lecture, projette plus loin les éléments de l’action, de manière à tendre en tension continue, et jusqu’à sa résolution, l’histoire racontée : si bien qu’isoler tel ou tel passage revient à l’amputer d’une partie de son sens «diégétique», pour parler riche, à supprimer des échos indispensables à leur pleine signification.
Cela posé : comment glisse-t-on d’un genre à l’autre ? Je répondrai : spontanément. Le tout premier de mes récits, Chroniques des mues, s’ouvre sur un poème, et c’était bien, à l’origine, un poème que je désirais écrire : et d’un coup, quelque chose s’est imposé, sans que je sache pourquoi, une continuité sans dessein prédéfini, qui s’est construite à l’aventure des mots. À y bien réfléchir, je me demande si j’ai jamais écrit autrement que de cette manière, c’est-à-dire sans planification, sans, à l’origine, aucune idée du devenir du texte qui, s’il est narratif, suppose évidemment des phases de réécriture afin d’en assurer la cohérence...
Fiolof
Et enfin une dernière question, sans doute impossible, posée au lecteur : si vous ne deviez plus pouvoir lire qu’un poète… Lequel et pourquoi ?
L.-E. Martin
Souhaitons que les bibliothèques ne brûlent pas…
La réponse est d’autant plus difficile à apporter que les poètes que j’aime sont bien plus nombreux que les seuls évoqués dans Brueghel, et que les éliminer de ce choix drastique que vous me demandez de faire est particulièrement douloureux. Je propose une méthode : remonter aux premiers découverts, à ceux qui m’ont fondé à devenir poète et qui, de ce fait, ont contribué à asseoir mon écriture. J’en compte cinq principaux : dans l’ordre alphabétique Claudel, Follain, Guillevic, Jammes, Rimbaud, Saint John Perse. Plouffer pour élaguer ? Supposons que j’élimine Rimbaud – on aime Rimbaud pour des raisons particulières, quand on a dix-sept ans, qui relèvent autant de l’œuvre que du parcours de l’homme. Restent les autres, que peut-être on pourrait rapporter à un seul, à une sorte d’archipoète comme on parle d’archilecteur dans la théorie de la lecture, ou en phonologie d’archiphonème. Ce qui implique, j’en ai bien conscience, de leur trouver, dans leur singularité, des qualités communes, repérables peut-être aux filiations reconnues, aux amitiés nouées. Sans doute y-a-t-il un monde entre Perse et Guillevic, pour prendre les extrêmes, entre prolixité et concision : mais au final, est-ce ce qu’ils ne se retrouvent pas – et j’y ajoute alors Claudel, Follain, Jammes –, dans un rapport singulier, charnel, à la matière, aux éléments, au temps ? Permettez-moi donc d’emporter sur mon île déserte cet archipoète : il resterait à le nommer ; si vous voulez bien, je vous en laisse le soin…
Lionel-Edouard Martin, Breughel en mes domaines - petites proses sur fond de lieux. Le Vampire Actif. 2011.
L'intelligence sensible, c'est quand même ce qu'on fait de mieux ! Belle interview, dans l'écoute et la réflexion, tant pour les questions que les réponses. Où trouver ce genre d'intervention aujourd'hui, si ce n'est sur les blogs ? Eviva la marche aux pages ! amitiés.
RépondreSupprimergaëlle josse