jeudi 15 août 2019

> Le poème du jeudi (#118)




Je prends par la main
les mots que tu ne dis pas
les emmener en balade
leur ferait du bien
les mots enfermés
aiment sortir avec les autres
qu’ils regardent jouer
à travers la vitre
je prends par l’autre main
mes petits mots assis
sur le tourniquet qui grince
tes mots et les miens
se regardent derrière mon dos
si j’avais des chaussures à lacets
je m’agenouillerais pour les nouer
tes mots et les miens
en profiteraient pour courir ensemble
vers la clairière des fusillés
et je laisserais faire
en ne pensant à rien

/

Souad Labbize, in Brouillons amoureux. Édition des Lisières. 2017.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire